À réécouter : l’émission Questions du soir : le débat, sur France Culture.
Avec :
François Polet : sociologue, chargé d’études au CETRI et docteur en sociologie (Université de Liège), qui a coordonné Congo (RDC) : reproduction des prédations.
Jean-Claude Félix-Tchicaya : chercheur pour l’Institut de Prospective et Sécurité en Europe (IPSE)
Madeleine Mukamabano : journaliste franco-rwandaise
Encerclée par le mouvement rebelle M23 (Mouvement rebelle du 23 mars) depuis le 24 janvier, Goma, la ville la plus importante de la région du Nord-Kivu à l’est de la RDC et à la frontière du Rwanda (plus d’un million d’habitants), est en partie tombée dimanche 26 janvier. Le M23 a repris ses opérations en novembre 2021 après que le Rwanda a estimé que ses intérêts étaient menacés dans l’est de la RDC et y a installé une administration parallèle. Depuis, Kigali soutient les rebelles : le dernier rapport de l’ONU révèle qu’au moins 3 000 à 4 000 soldats rwandais opèrent sur le territoire congolais aux côtés du groupe armé – un nombre qui n’a fait qu’augmenter depuis l’offensive sur Goma. Un matériel militaire sophistiqué, fourni ou utilisé par le Rwanda, confère aux rebelles une supériorité de facto sur les Forces armées de la RD Congo (FARDC) et la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO).
La récente montée en puissance du M23, la détérioration des relations avec le Rwanda et l’implication croissante d’autres acteurs régionaux font craindre une escalade militaire pouvant aboutir à une guerre régionale. Pourquoi les tensions entre la RDC et le Rwanda persistent-elles depuis près de 30 ans, malgré les accords de paix successifs ? Quelles sont les conséquences pour les civils, premières victimes de ce conflit ?