L’article de Ouest-France, avec les analyses de Frédéric Thomas.
Il y a 15 ans, le 12 janvier 2010 à 16 h 53, un violent séisme frappe Haïti dans les Caraïbes. Environ 300 000 personnes sont tuées, au moins autant blessées. Infrastructures, logements, système de santé et d’éducation… Au-delà des murs de béton, c’est tout un pays qui s’effondre.
« L’État ne s’est jamais relevé », assure Frédéric Thomas, chercheur au Centre tricontinental (CETRI) et docteur en Sciences politiques en Belgique. Après le tremblement de terre, l’ancienne colonie française fait face à une épidémie de choléra, puis au passage de l’ouragan Matthew en 2016 avant qu’un nouveau séisme ne touche Haïti le 15 août 2021. Depuis, le pays, un des plus pauvres au monde, est contrôlé par les gangs.
« On a le sentiment d’un énorme gaspillage ».
« Après la catastrophe, l’État n’a pas joué son rôle, pointe Frédéric Thomas, également auteur du livre Haïti : notre dette, qui paraîtra en ce mois de janvier 2025. Plutôt que de reconstruire des logements sociaux et des infrastructures, il a libéralisé le marché ».